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Dans cet article
Corbara : Un Monastère rempli d'histoire(s)
Situé au cœur de la Balagne, surplombant le maquis corse, avec la Méditerranée pour seul horizon, le Couvent de Corbara se dresse dans les montagnes corses et représente pour beaucoup des insulaires le fer de lance du patrimoine religieux de l’île.
La construction franciscaine
Il faut dire que ce couvent a une histoire bien chargée. Construit il-y-a près de 600 ans par l'évêque du lieu, il fût jusqu’en 1456 un orphelinat, avant de devenir un couvent franciscain jusqu'à la révolution. En effet en 1791, après son saccage et son pillage il devient bien national.
En 1852, l'évêque d’Ajaccio, Monseigneur Casanelli D'Istria, va faire en sorte que le couvent abandonné depuis plus de 50 ans soit de nouveau confié à des religieux, et plus particulièrement à des dominicains.
Le développement des dominicains
En 1854 les autorités dominicaines vont alors donner ordre au prieur du couvent de Rome, le père Besson de se rendre en Corse pour évaluer la possibilité pour eux de s’y installer. Il sera convaincu par les plages de sables blancs et par ce relief hostile au premier abord mais qui regorge de vignes et d’olivier invitant naturellement au calme et à la contemplation.
Rejoint par le père Bourard avec qui il signe les actes de reprises la création de 12 cellules (le nom donné aux chambres des moines) démarre alors.
Un an après Trois frères convers (des moines artisans) sont envoyés pour accélérer les travaux du clocher en ruine et à la fin de l’année 12 cellules supplémentaires sont créées (ce qui fait 24 si vous suivez).
Le grand boom du couvent arrive en 1860 avec l’arrivée de moines italiens, qui marque le début de l’époque prospère du lieu. Ils poursuivent pendant près de 20 ans la mission confiée à ces membres de l'ordre prêcheur : éduquer la jeunesse insulaire et prêcher sur l’île.
Cette mission sera d’autant plus remplie qu’une école de théologie est créée à l’arrivée de moines français (cocorico) en 1894.
Le tumulte du 20ème siècle
En 1903, c’est le drame. Les dominicains sont chassés à la suite des lois de séparation de l'Eglise et de l'État et le monastère est abandonné pendant plus de 10 ans avant de devenir pendant la première guerre un camp d’internement pour civils allemands et austro-hongrois.
Durant cette période certains prisonniers vont se mettre à peindre le quotidien dans leurs cellules encore visible aujourd’hui (vous pouvez les voir apparaître dans la vidéo de France 3 juste en dessous)
La renaissance avec les frères de Saint-Jean
En 1926, c’est le come-back des pugnaces dominicains qui négocieront avec la municipalité et resteront pendant près de 66 ans avant de décider de quitter l'île et de confier le couvent à la communauté des frères de Saint Jean.
Le couvent est actuellement en cours de rénovation, avec des travaux prévus en deux phases. La première phase, débutant en septembre 2023, se concentrera sur la restauration de la toiture, des façades ouest et est. La deuxième phase inclura la restauration du clocher, la protection du paratonnerre et la rénovation du système d'électrification des cloches.
Le Couvent Saint-Dominique de Corbara est un témoignage vivant de l'histoire corse, un lieu de spiritualité, de culture et un véritable joyau à préserver. Cela fait plus de 400 ans que des religieux se succèdent pour prier la liturgie des heures.
Que vous l’ayez découvert via Bienvenue au monastère ou pendant votre GR20, on ne peut que vous inviter à y séjourner pour y trouver le luxe du silence, le calme du maquis, et la volupté de l’île de beauté.
