Abbaye Notre-Dame de la Paix - Chimay
À deux pas de la très connue abbaye de Scourmont, dans la petite ville wallonne de Chimay, vit une communauté de sœurs trappistines dont les biscuits, l’hospitalité et surtout la prière forcent l'admiration.
N’hésitez pas à vous y rendre. Prenez le temps de méditer et de vous ressourcer. Découvrez la joie de vivre une retraite spirituelle dans une abbaye dont tous louent le caractère paisible et harmonieux. Insérée en bordure d’une petite cité médiévale, elle offre, alentour, forêts, lacs et espaces verdoyants !
Les retraites organisées par la communauté
De la France à la Belgique : l'étonnante histoire d'une communauté qui traverse les frontières
La communauté des trappistines de Chimay est très ancienne, a pérégriné, a traversé les frontières et essaimé. Une expérience peu commune !
L’abbaye Notre-Dame de la Paix est la continuité directe de l'antique abbaye de Gomerfontaine, née en 1205 et implantée alors dans le Vexin français, en bordure de la Normandie, à 89 km au nord-ouest de Paris. Elle fut fondée par un couple de seigneurs, Hugues et Pétronille de Chaumont, parents de six garçons et d’une fille, laquelle, bien sûr, se fit moniale.
Contrairement à la plupart des communautés monastiques qui ont disparu lors de la révolution française, il n’y a pas eu de rupture entre la communauté de l’ancien régime et la communauté actuelle, mais seulement une interruption d’une douzaine d’années – de 1792 à 1804 – suivie d’une longue pérégrination. Une ancienne moniale de Gomerfontaine, Pauline Ducastel, descendante directe de Christine de Pisan, obtient le soutien de l’ancienne abbesse et, avec quatre religieuses d’origines diverses, elle relève le défi de faire renaître la vie monastique cistercienne telle qu’à Gomerfontaine (département de l’Oise).
Ce petit groupe s’installe à Nesles (département de la Somme), puis à Saint-Paul-aux-Bois (département de l’Aisne). La communauté se consacre alors à l’enseignement, seul moyen qu’elle a trouvé pour assurer sa subsistance. Nécessité fait loi ! En 1877, elle obtient son affiliation à l’ordre trappiste.
Ensuite, l’Assemblée Nationale invite des milliers de religieux à l’exil. Il mène les « bernardines de Saint-Paul-aux-Bois» de la Picardie française jusqu’en Belgique. Les sœurs s'établissent d’abord dans un refuge qu'elles ont préparé à Fourbechies, un petit village du Hainaut belge. Là, dans une ancienne brasserie construite sur deux étages (oui, oui !), elles vivent pauvrement, suivent fidèlement la règle bénédictine et prient avec beaucoup de ferveur. Elles attirent de nombreuses vocations.
En 1919, avec l'aide des moines de Scourmont, elles acquièrent à Chimay une propriété où était installée précédemment une école normale dénommée « Institut de France ». Elles l'occupent et, rapidement, toujours grâce aux moines, un nouveau monastère y est construit. L'église abbatiale est consacrée en 1925… le 13 octobre précisément en mémoire de la dédicace de l’église de Gomerfontaine qui eut lieu… le 13 octobre 1266. Désormais, les moniales ne bougeront plus, sinon lors d’un bref exil à Sainte-Anne-d‘Auray lorsqu'en 1940, les nazis contraignent tous les habitants de la région à évacuer… en direction de la France. La pérégrination s’achève.
Rien d’étonnant, cependant, que la communauté conserve et accentue son caractère international. En 1928, une jeune Néerlandaise entre à l’abbaye des moniales de Chimay pour se former à la vie monastique. Elle est suivie par des dizaines d’autres. En 1937, l’abbesse et 45 religieuses quittent La Paix pour fonder l’abbaye de Koningsoord aux Pays-Bas. De là naîtront trois fondations : deux en Allemagne et une en Ouganda.
Ensuite, s’amorce un long déclin qui semble condamner l’abbaye à disparaître. En 2011, Mère Catherine Pagano, de nationalité italienne, en Belgique depuis l’âge de dix ans, est chargée de la responsabilité de l’abbaye, avec la mission implicite d'accompagner les dernières sœurs vers la fermeture. En 2016, une partie du monastère est donc louée pour 30 ans à deux associations qui prennent en charge des enfants handicapés.
Mais un esprit de printemps et d'ouverture se met à souffler et inverse le mouvement : le chant liturgique se renouvelle, les offices de vigiles, puis ceux de nones sont rétablis, d'importants travaux de rénovation sont réalisés à l’hôtellerie, des visites guidées sont organisées, une salle de conférence est aménagée, une biscuiterie est mise en route, le potager donne à nouveau fruits et légumes…
Une communauté cistercienne internationale et une église abbatiale paisible
La communauté des moniales de Chimay appartient à l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance, connu aussi sous le nom d'Ordre Trappiste (avouons-le, fromage et bière ne sont pas étrangers à sa réputation). Le monastère de Cîteaux et plus particulièrement l’abbé Robert de Molesmes sont à l'origine de l'Ordre Cistercien. Ses communautés sont autonomes mais unies par la Charte de Charité, ce qui signifie qu’elles se viennent en aide mutuellement.
Les Cisterciens veulent vivre avec une grande authenticité la règle de saint Benoît qui se résume par ces deux mots latins "ora et labora" qui signifient "prie et travaille". Chez eux, la sobriété et le travail manuel sont particulièrement mis à l'honneur. À Chimay, les moniales confectionnent ornements et vêtements liturgiques (une tradition très ancienne) ainsi que divers articles textiles. Elles fabriquent du pain, des confitures et de délicieux biscuits à la pâte d’amande (sans lactose ni gluten). Dans leur magasin, elles vendent de nombreux produits monastiques de qualité.
En 1927, le jeune prieuré de Chimay a reçu le titre d’abbaye Notre-Dame de la Paix. Actuellement, en ces temps troublés, on y prie chaque mois pour la paix. Beaucoup de visiteurs, croyants ou non, ressentent, dans l’église abbatiale, un sentiment de grande paix.
La communauté est composée de cinq moniales de cinq nationalités différentes, originaires de trois continents. Cela lui confère un caractère international.
En 1804, on comptait cinq religieuses ; en 1937, quatre-vingt-dix-neuf. Aujourd’hui, elles sont cinq également mais, en quelques années, la moyenne d’âge a rajeuni ! Trois moniales venues d'autres abbayes ont choisi de faire promesse de stabilité à l’abbaye de Chimay où on parle le français, le néerlandais, l’italien, le swahili, l’hindi, le malayalan, l’anglais …
Ritrit donne à l’abbaye une nouvelle visibilité : les hôtes et les visiteurs sont chaque année plus nombreux et plus jeunes. Ils sont aussi très divers : ils ont tous les âges, sont issus de tous les milieux, viennent de tous les continents et de tous les horizons religieux et philosophiques. Les étudiants qui désirent préparer leurs examens, y sont les bienvenus.
Ce qui vous attend pendant votre séjour
Faire une retraite spirituelle à l'Abbaye Notre-Dame de la Paix de Chimay
La petite communauté des trappistines de Chimay accueille les retraitants pour un temps de lâcher-prise et de repos. Dans la méditation et l'oraison, chacun pourra réveiller sa vie intérieure, (re)trouver en soi son espace de paix et de gratuité, pour reprendre ensuite sereinement son cheminement au milieu des bruits du monde.
Les retraites de communauté sont ouvertes à tous. Des groupes qui organisent eux-mêmes leur temps de retraite sont également accueillis.
De même, les familles, les couples et les étudiants sont les bienvenus pour un temps de ressourcement personnel ou familial, pour un temps d'études ou de stage.
Vous souhaitez vous lancer dans un "jeûne numérique" pour vous déconnecter du digital et vous reconnecter à vous-mêmes et aux autres ? Laissez donc votre téléphone portable à l'entrée de l'Abbaye et récupérez-le à la sortie !
Votre séjour chez les Trappistines de l'abbaye de Chimay
Vous recherchez un lieu pour organiser un séminaire ? L'Abbaye propose à la location une salle de réunion pouvant accueillir une soixantaine d'auditeurs !
Sans que cela soit une condition pour s'y rendre, les hôtes ont la possibilité de se joindre à la prière de la communauté et sont les bienvenus à tous les offices proposés. En semaine, ils débutent à 05H30 du matin avec les vigiles et se terminent à 20H, avec les complies. L'Eucharistie est célébrée le dimanche à 10H15 et tous les autres jours de la semaine à 09H. En outre, les retraitants apprécieront le chant des moniales et la l'extraordinaire acoustique de l'église abbatiale !
Pendant le séjour, les hôtes pourront se procurer des produits d’artisanat monastique, découvrir, à partir d’une visite guidée, les principaux aspects du monachisme occidental et de l’art cistercien ainsi que l’histoire étonnante et rare d’une communauté de plus de 800 ans d’âge, l'architecture et le plan d'un monastère typiquement cistercien et enfin, un « Christ Royal » contemporain (1997) de l’artiste Yves Bosquet.
Concrètement, l'hôtellerie compte 10 chambres dont une à deux lits et une PMR . Il est également possible d'ajouter des lits de camp dans quelques chambres. Une grande salle de réunion et deux autres salles (au sein desquelles il est possible de papoter) sont mises gratuitement à la disposition des retraitants. Les repas sont pris en commun et chacun participe au service et à la vaisselle. Un parc, est également accessible.
Les abords de l’abbaye sont devenus accueillants, harmonieusement éclairés en soirée, dotés d’un parking fleuri et arboré… Un magasin, désormais lumineux et attrayant, permet de faire provision de produits monastiques et d’articles et de livres religieux.
Géographie et activités
Que faire et que visiter autour de l'abbaye Notre-Dame de la Paix ?
L’Abbaye Notre Dame de la Paix est située à la frontière franco-belge, en bordure de la cité médiévale de Chimay, dans une région de forêts, de lacs et d’espaces verdoyants ! La région est dite aussi "Botte du Hainaut" et plus largement "Pays des Lacs". Elle est sillonnée de chemins de randonnée pour promeneurs et cyclistes. Partiellement enclavée dans la France, Chimay se trouve à équidistance de Mons et Charleroi, à une heure de route, environ. Elle est à moins de deux heures de Bruxelles, Liège et Reims et à trois heures de Paris.
Chimay est une petite ville qui abrite depuis le IXᵉ siècle un château situé sur un éperon rocheux. Ce château, aujourd'hui encore habité par les princes de Caraman-Chimay, a été détruit et reconstruit un grand nombre de fois. Il constitue actuellement une attraction touristique majeure.
La collégiale Saints-Pierre-et-Paul de Chimay attire également de nombreux visiteurs. De style gothique elle abrite le remarquable gisant du premier prince de Chimay, Charles de Croÿ, chevalier de la Toison d'Or et parrain de Charles-Quint. La grande place et le monument princier, et la porte triomphale, de jolies maisons canoniales et d'anciens lavoirs font le charme de cette petite ville suspendue sur les hauteurs d'une petite rivière dénommée l'Eau Blanche.
Pour les amateurs de nature, signalons que, géologiquement, le nord de la commune de Chimay est installé sur la Calestienne, longue et étroite bande calcaire qui traverse la Belgique d’est en ouest. Le sud de son territoire occupe les terrains schisteux des bords de l’Ardenne. Le relief est donc accidenté et la flore, riche et variée. Chimay est aussi partagée entre deux bassins hydrographiques : Notre Dame de la Paix fait partie du bassin de la Meuse et proche du Lac de Virelles et Notre Dame de Scourmont est ancrée aux sources de l’Oise, affluent de la Seine.